Tout et n’importe quoi sur l'allaitement

Publié le par addict mom

J’ai trouvé un livre au fond d’une armoire « au bonheur de maigrir » du Dr Jean-Michel Cohen et je me suis dit peut être que ça pourrait m’aider à perdre mes 5 kilos. Et dans sommaire, je vois un chapitre sur l’allaitement dont je vous livre un extrait :

P81 « on peut considérer aussi que la bouche du nourrisson présente un caractère sexuel lorsqu’elle est en contact avec le sein de la mère, symbole lui-même sexuel par excellence.

La tétée peut donc être considérée sous plusieurs angles : alimentaire, affectif, sexuel. Le biberon remplit la même fonction que le sein.

On peut extrapoler : si nous nous constituons autour de ce postulat dès la petite enfance, tout désordre survenant à l’âge adulte peut trouver là sa source … » et c’est ce genre d’ineptie pendant 4 pages, et ça se dit nutritionniste, je dirai plutôt philosophe de comptoir. Je peux vous dire que quand j’ai lu c’est quelques lignes, j’ai vite remis ce livre au fond de mon armoire.

 

Dans un magazine gratuit « côté mômes », j’ai découvert les propos de Mme BADINTER (et oui, son livre est sorti en février, il parait qu’il y a une toute une polémique et moi, je découvre ça il y a une semaine. Pourtant, j’ai une télé et je la regarde !). Je peux vous dire que quand j’ai lu ses idées ça m’a mise en colère.  Voici, le genre de propos :

"De l’OMS au ministère de la Santé, en passant par les pédiatres et les sages-femmes, on assigne le devoir d’allaiter. Toutes le doivent, le peuvent : c’est un commandement de la nature. (...) Désolée, mais il y a celles qui aiment à se retrouver à l’état de mammifère et celles qui détestent. (...) Nous ne sommes pas des animaux (...) soumis à un modèle exclusif."

Autres propos recueillies sur  http://www.lllfrance.org/fafa/arret-image-bad.htm :

Sa thèse : "S'est développé, pendant ces vingt ou trente dernières années, un modèle de mère idéale avec des obligations de plus en plus lourdes pour être le plus conforme à la nature".

L'allaitement : "La mère idéale est sommée d'allaiter son enfant (...) un allaitement exclusif, de six mois [recommandations de l'OMS], la mère doit être disponible pour son bébé 24h sur 24 et il faudrait qu'elle continue pendant deux ans avec une alimentation mixte, ce qui signifie, qu'on le veuille ou non, une sorte de retour de la femme à la maison pour le bien de l'enfant". Et si la mère ne correspond pas à ce schéma, elle est systématiquement culpabilisée.

 

Les couches : "La bonne mère écologique de rêve, pour Mme Duflot aussi, c'est une femme évidemment qui allaite, qui lave elle-même ses couches, fait des brocolis bio, arrière les petits pots tout préparés dont on ne sait pas exactement de quoi ils sont faits. Et tous ces petits faits, tous ces petits phénomènes qui ont l'air peu important, tracent un modèle de mère et en même temps suscitent un destin féminin qui me semble très régressif". (Extraits de l’interview de France Inter, le 11 février)

Elle parle de pression par les pro-allaitements, que chaque femme devraient avoir le choix, que l’allaitement oblige les femmes a être cloitrée chez elle au plus grand bonheur des hommes et tout cela accentuer par la crise économique. C’est sûr, je n’ai pas lu son livre et je ne le lirai pas. De plus, j’apprends que Badinter est actionnaire et présidente du conseil de surveillance de Publicis dont Nestlé et Pampers compte parmi leurs plus gros clients… Alors, tout ne serait qu’une histoire d’argent, ça vous étonne ? En tout cas Mme Badinter doit savoir ce que c’est la pression, car dans notre société de consommation, la vrai pression ne provient tel pas des agences publicitaires qui nous font croire qu’on se sentira tellement mieux avec le dernier écran plan 3D dans notre salon ou avec la super boisson énergisante r** b**.

Pour moi, pour avoir le choix, il faut d’abord avoir des informations libres de tout but lucratif, c’est pour cela que des associations tel que  la LLL ont le mérite d’exister afin de promouvoir l’allaitement car si elles n’existaient pas, qu’est qui resterai ? La voix des grands groupe de produit de substitution qu’il nous ferait gober comme des moutons que leur lait en poudre et aussi bon que le lait maternelle.  Je voudrai bien savoir où ils sont les anticorps et je voudrai bien qu’on m’explique comment une vache dopée aux antibio peut donner un lait tout à fait adapter à nos enfants qui ne sont pas des petits veaux. Je ne pense pas qu’il soit bon de cacher l’avantage de l’allaitement afin de déculpabiliser les mères qui donne le biberon. On a le droit d’avoir des informations vrai afin de faire nos choix.

Pour moi, l’allaitement est un acte normal qui ne se justifie ni par un effet de mode, ni d’un élan écolo. Je pense que toutes les femmes devraient essayer d’allaiter (au moins pour que le petit est le colostrum)  et si elle n’aime pas ou si elle a des problèmes (douleurs, …) qu’elle se dirige vers le lait maternisé  (c’est comme la nourriture : on ne peut pas dire qu’on n’aime pas si on a pas goûté). Le « faux lait » doit être le plan B et non pas la solution premium.

Ce qui est sûr, c’est que je n’ai jamais eu le sentiment d’être obligée d’allaiter : à la maternité, le personnel était complètement neutre à se sujet et ça s’entendait par le cliquetis des biberons quand les infermières passaient dans les chambres avec leur caddie remplis.

Allaitement, une involution du féminisme ? Pour moi, pas du tout. J’allaite encore mon fils qui à 19 mois alors que j’ai repris le travail quand il avait presque 5 mois. J’ai tiré mon lait à mon travail jusqu’à ses 6 mois sans aucun problème. A la maison, mon mari s’occupe de la plupart des tâches ménagères et moi, je m’occupe de notre fils. J’allaite et je suis loin de la caricature de Mme Badinter de la femme au foyer, allaitante et déconnectée de tout lien social. Je trouve que de la part d’une philosophe, faire des généralités : c’est triste.

Par contre, c’est vrai, le laisser à la nounou et partir travailler a été un déchirement et les toujours (car mon fils me fait comprendre qu’il voudrait rester avec moi).Mme Badinter dit qu’on devrait avoir le choix. Mais toutes les femmes ont le choix d’allaité ou pas, mais est-ce que toutes les femmes ont le choix de garder leur enfant. Moi, financièrement, je ne l’ai pas eu (il faut le payer le crédit tous les mois) à moins de vendre ma maison est d’allée vivre dans un F2. A quand, l’arrêt maternité de 6 mois après la naissance de son enfant ? Surtout, quand on connait les avancées en la matière en Suède.

Pour finir : pourquoi les humains cherchent toujours des sens cachés à des actes qui n’en ont pas, à faire compliquer alors que c’est parfois tellement simple.

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Publié dans La laitiére

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M
<br /> ah Cohen dans ton armoire je l'aurais donné je crois :p<br /> Je suis d'accord ikl ne s'agit pas de prendre parti pour le lait maternisé ou le lait de femme mais il faut surtout déculpabiliser tout le monde! On manque d'information en France malgré ce que<br /> l'on dit! On dit à tout va qu'il faut allaiter certes mais il n'y a pas grand monde derrière qui s'y connait et combien de femme arrete leur allaitement au premier pic de croissance parce qu'elles<br /> sont seules chez elle!<br /> Et puis il y a des femmes qui se sentent obligée d'allaiter mais le vivent mal!<br /> Chacun fait fait fait c'qui lui plait plait plait c'est ca la philosophie que je prefere:)<br /> <br /> <br />
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A
<br /> <br /> Je ne dirai pas qu’on manque d’info (il y a une multitude d’associations, de livre<br /> sur le sujet) mais qu’on n’est pas assez accompagné dans l’allaitement, ça c’est sûr. Pour ma part, j’aurai voulu avoir plus d’info à la maternité ainsi que par mes médecins (généraliste, gynéco,<br /> pédiatre).<br /> <br /> <br /> Je suis d’accord qu’il ne faut pas se forcer si on n’aime pas ça. Mais, c’est vrai<br /> que j’ai du mal à m’imaginer comment l’allaitement ne peut pas plaire à une mère mais c’est vrai que pour ma part ça se passe plutôt bien, c’est le sevrage qui s’annonce difficile<br /> …<br /> <br /> <br /> <br />
B
<br /> Intéressant, ton article. Je pense que Badinter est très provocante dans ses propos et du coup, ses opinions s'en trouvent radicalisés, ce qui à mon avis nuit à son but : décomplexer les femmes qui<br /> donnent le bib. Je pense qu'on devrait effectivement avoir le choix de faire comme bon nous semble : biberon ou sein. Oui, il est prouvé que le lait maternel est meilleur, mais le lait maternisé<br /> est fait pour couvrir au maximum les besoins de bébés. Perso, je suis pour le dépassement de ces deux thèses : peu importe l'allaitement (au sein ou au bib), pourvu qu'il y ait de l'amour et de la<br /> tendresse.<br /> Bises!!!<br /> <br /> <br />
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A
<br /> <br /> Beckmama, tu as sentis des pressions pour allaiter ton<br /> enfant ?<br /> <br /> <br />  Moi, je trouve que c’est plutôt le<br /> contraire :<br /> <br /> <br /> D’abord, quand j’étais à la maternité les infirmières m’ont aidé à mettre Médhi au<br /> sein mais tu les aurais vu, c’était tout dans la délicatesse (elles me le plaquaient contre le sein comme une crêpe dans une poêle) et en plus, j’avais vraiment l’impression de les faire chier.<br /> Au bout, du 3éme jour (je crois) comme Médhi ne reprenait toujours pas du poids, elles m’ont prévenu que le lendemain il faudrait le compléter avec du lait maternisé, ce qui aurait tout foutu en<br /> l’air car moins au tète moins on produit du lait. Ensuite, certaines personnes sont presque choquées de voir une mère allaiter en public alors qu’une mère qui donne le biberon ne verra jamais<br /> personne la regarder de travers. Même mon mari ne veut pas que j’allaite en public ! Et enfin, plus tu allaites longtemps plus les gens trouvent ça bizarre et cette fois, c’est ma mère qui<br /> me dit régulièrement : « c’est quand que tu vas arrêter ? Regarde, ça te fatigue ».<br /> <br /> <br /> <br />